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Chronique de mai 2023 - Violences conjugales ≠ conflit conjugal


Pour bien des personnes, conflit conjugal et chicane de couple sont synonymes de violences conjugales. Pour d’autres, la distinction entre les violences et le conflit demeure ténue, obscure. Le choix des vocables n’est toutefois pas négligeable, car recourir au conflit ou à la chicane pour parler d’une situation de violences conjugales en minimise la gravité et déforme la réalité. De fait, la chicane et le conflit induisent faussement l’idée d’une symétrie, soit le fait que les 2 personnes seraient en situation d’égalité et partageraient une responsabilité commune, alors qu’en présence de violences conjugales, le conjoint agresseur impose sa domination.


Les conflits sont inévitables dans une relation de couple. Ils permettent d’exprimer des divergences d’opinions et se règlent généralement par un compromis entre le conjoint et la conjointe. À contrario, les violences sont utilisées pour contrôler et dominer la conjointe et reposent sur une dyade implacable de vainqueur et de perdante.


Ainsi, le conflit suppose une négociation qui contribue à la progression des points de vue, alors que les violences conjugales s’inscrivent dans un processus de domination que le conjoint met en place pour exercer son emprise, ses contraintes et sa supériorité sur la femme. Il cherche de cette façon à l’intimider, à la contrôler, à la punir, à l’humilier, à la paralyser, à la blesser, à ébranler sa sécurité, à la maintenir dans la peur et la soumission. Si le conflit se règle par un compromis, pour sa part, l’épisode de violences ne se termine que si la femme accepte de se soumettre à la volonté du conjoint.


Le conflit laisse place à l’égalité et à l’équilibre entre l’homme et la femme, qui permettent l’instauration et le maintien d’un climat de sécurité. Dans ce contexte, les 2 personnes peuvent communiquer et défendre leur opinion. Pour leur part, les violences conjugales sont déclenchées par l’agresseur et reposent sur le déséquilibre des forces, à l’avantage du conjoint. Le contrôle et l’emprise qu’il exerce privent la femme de son droit de s’exprimer et l’enferment dans l’insécurité, le doute, la honte et la terreur. Chaque épisode de violences permet à l’agresseur de réaffirmer son pouvoir.


Vous l’aurez compris, les violences conjugales ne sont pas de simples situations difficiles et ponctuelles au sein du couple, elles ne permettent ni la discussion, ni la négociation, mais se caractérisent plutôt par une dynamique de contrôle qui entraîne chez la femme l’oubli de soi, la perte de liberté, la soumission et la peur.


Il y a une maison d’aide et d’hébergement près de chez vous! Pour de l’information, pour de l’aide ou pour de l’hébergement, 1 800 363-9010, 24 h /24, 7 jours/7.


Monic Caron, pour L’Alliance GÎM

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Ayotte, R., Caron, M., Gough, N., La construction du personnage, guide pédagogique en soutien à l’animation, à l’intervention et à la formation, L’Alliance gaspésienne des maisons d’aide et d’hébergement et L’Accord Mauricie, 2017, s.l. https://www.prefectures-regions.gouv.fr/centre-val-de-loire/content/download/54358/359320/file/2- DELESPINE%20Orl%C3%A9ans%20Nov%202018.pdf (consulté le 27 avril 2023)

https://www.bing.com/search?q=solidarit%C3%A9+femmes+diff%C3%A9rence+conflit+et+violence&form=QBLH&sp=- 1&ghc=1&lq=0&pq=solidarit%C3%A9+femmes+diff%C3%A9rence+conflit+et+violence&sc=0- 48&qs=n&sk=&cvid=00D426CC2D0F43B8A612A6C7C5E4FD14&ghsh=0&ghacc=0&ghpl= (consulté le 28 avril 2023)


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